Comment devenir un bon administrateur | Les devoirs d'un administrateur : Partie 1 Les devoirs
Par Monique Dansereau, CAÉ®Présidente
Société de conseil OSBL plus inc.
Experte en gouvernance
Accréditée Gouvernance Stratégique®
Dans la chronique publiée en avril 2018, nous avons abordé le dossier : Comment devenir un bon administrateur : droits et devoirs d’un administrateur. Nous continuerons la présente chronique avec les devoirs d’un administrateur.
Mais avant ...
Il est nécessaire de rappeler un autre droit que possèdent les administrateurs, soit le droit d’élire parmi eux les dirigeants que sont le président, le vice-président et parfois un secrétaire et un trésorier. Parfois, ce droit n’apparaît pas dans les règlements généraux. Ainsi, si on laisse aux membres le pouvoir d’élire les dirigeants, on vient aussi leur donner le pouvoir de les démettre. En agissant ainsi, les membres enlèvent aux administrateurs le pouvoir de les destituer et comme la destitution d’un dirigeant ne requiert pas de motifs spéciaux, le droit d’élire et de destituer les dirigeants devrait donc appartenir aux administrateurs. Il est donc pertinent de prévoir ce droit des administrateurs dans les règlements.
Maintenant …les devoirs
Tout droit s’accompagne de devoirs. Ces devoirs se concentrent autour de quatre rubriques. L’administrateur a d’abord des devoirs envers lui-même. Il a ensuite certains devoirs envers ses collègues administrateurs, d’autres envers l’organisation et évidemment, envers la société extérieure. Voyons plus en détail ces devoirs.
Envers lui-même. La personne à qui l’on demande de poser sa candidature à un poste d’administrateur devrait se poser quelques questions et y répondre avant d’accepter une telle charge. Est-ce que ma santé me permet d’investir le temps nécessaire pour faire un bon travail ? Est-ce que mon conjoint est d’accord ? Est-ce que mon employeur m’accordera le temps pour que je puisse m’investir ? Suis-je d’accord avec les valeurs véhiculées par l’organisation ? Y a-t-il possibilité de conflit d’intérêts ou d’apparence de conflit d’intérêts ? Comment vais-je m’intégrer au groupe déjà formé ? Une fois que l’administrateur s’est engagé à jouer son rôle au sein d’un Conseil, il a donc le devoir de s’assurer aussi de sa disponibilité. Il doit prendre les mesures pour être présent à toutes les réunions du Conseil, étant conscient qu’une absence le met en décalage par rapport à l’évolution des dossiers. À lui de mettre à son agenda les réunions prévues et le temps nécessaire pour prendre connaissance de la documentation qui lui parviendra avec l’ordre du jour.
Il doit également mettre son expertise personnelle et professionnelle à la disposition de l’organisation. En fait, il a été recruté expressément pour ses connaissances et son expérience dans un domaine précis. En acceptant son poste, il a accepté également que l’organisation (via le président, les collègues et/ou la direction générale) puisse faire appel, gracieusement à cette expertise, évidemment dans les limites raisonnables.
Il se doit également de donner l’exemple en tout temps s’il veut obtenir et conserver le respect de ses collègues et de l’organisation. Par exemple, s’il siège à un Conseil d’un organisme philanthropique, il se doit de contribuer financièrement, selon ses moyens financiers, aux objectifs de collecte de fonds. Il doit aussi donner l’exemple dans de petits gestes comme : arriver à l’heure aux réunions, se rendre disponible pour toute la durée de cette réunion, lire et prendre connaissance des dossiers avant la réunion afin d’arriver bien préparé, de s’assurer que les discussions sont en fonction des éléments touchant la gouvernance, etc.
Il doit aussi s’assurer qu’il garde une distance salutaire envers son collège électoral. Il est évident qu’il a le rôle de défendre les décisions du Conseil à ses commettants, mais il a également celui de présenter le point de vue de ces commettants au Conseil. Malgré tout, il doit s’assurer de conserver son indépendance face à ce collège électoral et ne pas lui promettre des choses qu’il ne sera pas nécessairement capable de livrer. Il doit se rappeler que même s’il a été élu par une portion du membership qu’il désire représenter, une fois élu, sa préoccupation principale doit être le bien général de l’organisation et non pas seulement celui d’une portion du membership. Son imputabilité est d’abord et avant tout en regard de l’évolution générale de l’organisation.
Dans une des prochaines chroniques, nous mettrons en lumière les devoirs de l’administrateur : envers les autres…à suivre.
D’ici là, bonne lecture.
Publication mai 2018