La compétence de ceux à qui le Conseil d'administration délègue des mandats
Consultante en gouvernance accréditée, Gouvernance stratégique®
Il en va autrement lorsque le Conseil assigne des tâches soit à ses administrateurs pris individuellement soit à des comités de gouvernance ou ad hoc. Nous avons rarement vu un Conseil demander, par exemple, un curriculum vitae à ses administrateurs. Nous avons encore plus rarement rencontré un Conseil qui demandait et sélectionnait réellement les membres éventuels de comités qu'il envisageait de mettre sur pied. Or pour être efficace, un comité doit être formé de gens compétents en regard du mandat qui fait l'objet du comité. Le Conseil devrait procéder à une recherche de candidats compétents.
Quant à la disponibilité, elle est souvent évaluée sous de fausses prétentions. Combien de fois avons-nous vu des administrateurs demander à des membres ou autres bénévoles de s'impliquer dans telle activité ou tel comité? à la question du candidat portant sur le temps que cela prendra, la réponse est presque toujours « il n'y a pas grand-chose à faire, quelques réunions tout au plus! ». Or, c'est presque aussi invariablement faux. On maquille la réalité, on fait de la fausse représentation en se disant qu'une fois impliquée, la personne va continuer et ne nous en tiendra pas rigueur. Erreur! Si la personne avait pu évaluer adéquatement le temps nécessaire par son implication et si elle avait accepté, et c'est fort possible si elle perçoit que son expertise est essentielle, elle aurait aménagé son horaire en conséquence. Si elle est recrutée sous de fausses représentations, peut-être que cette personne ne dira mot et restera sur le comité en question, mais elle ne viendra pas aux réunions, elle n'aura pas le temps de lire la documentation, en un mot elle ne sera pas un actif pour l'organisation.
On manque ainsi de respect envers cette personne, sans s'en rendre compte, lorsqu'on lui dit qu'il n'y a pas grand-chose à faire. Si tel est le cas, pourquoi alors lui demander de servir? Pour « boucher un trou »? Ce n'est pas vraiment gentil! Il vaut mieux lui dire la vérité complète. Si cela est pour prendre du temps, ce qui est toujours le cas, il faut le dire et donner une évaluation réaliste.
Une fois créé, le comité et ses membres doivent bien comprendre le mandat qui leur est confié. Il est donc important qu'un tel mandat soit écrit, avec les résultats attendus et leurs conséquences, les balises, les ressources et l'imputabilité. Il faut s'assurer aussi qu'ils connaissent les ressources à leur disposition et qu'ils soient bien conscients des limites de leur mandat.
La compétence et la disponibilité sont deux clés du succès d'un Conseil d'administration et de ses comités.
N'oublions pas que « Déléguer, c'est avoir confiance en soi et aux autres ». Ce n'est pas un acte de foi, mais bien une pratique concrète.
Pour en savoir davantage, communiquez avec nous ou référez-vous au livre La Gouvernance et le Conseil d’administration de Roméo Malenfant, Ph.D., Éditions D.P.R.M. disponible à la Boutique du CQSA.
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Publication septembre 2016
