Le poste de vice-président
Par Monique Dansereau, CAÉ, Vice-présidente, Société de conseil OSBL+ Inc.
Plusieurs clients nous demandent régulièrement à quoi sert un vice-président. A-t-il un rôle autre que celui de remplacer le président en cas d’incapacité de celui-ci?
Effectivement, on retrouve très souvent la fonction de vice-président aux Conseils d’administration d’organismes sans but lucratif. La question est d’autant plus pertinente qu’elle nous permet de traiter d’un sujet qui préoccupe très peu les conseils d’administration, mais qui est extrêmement important : la pérennité de l’organisation à son niveau le plus élevé, le conseil d’administration.
Un vice-président voit sa description de tâche réduite à sa plus simple expression : remplacer le président en cas d’incapacité de celui-ci. Malheureusement, ce n’est souvent que cela. Or, le vice-président est une ressource qu’il ne faut surtout pas négliger au sein d’un conseil d’administration.
Dans certaines organisations qui ont réfléchi à la continuité de leur travail et de la gouvernance, la vice-présidence est une fonction qui conduit automatiquement à la présidence. En fait, annuellement, l’élection en assemblée générale ou à la première réunion du conseil d’administration qui suit se fait pour le choix d’un vice-président, et des autres dirigeants. Le vice-président devenant automatiquement le président par la suite. Un triumvirat (i.e.) (président, président sortant et vice-président) assure une continuité, le président sortant représentant le passé, l’histoire, le président en poste, représentant le présent et le vice-président représentant l’avenir.
Dans une telle organisation, le vice-président peut se voir confier le rôle de présider les réunions du comité exécutif (s’il y en a un) ou encore le comité de planification stratégique. Il est aussi en quelque sorte en situation d’apprentissage de son métier de président, faisant le pont entre le passé et le présent dans un élan d’avenir.
Dans d’autres organisations, le vice-président se voit confier des tâches précises comme, par exemple, celle d’être président d’un comité consultatif des membres. Par contre, dans d’autres organisations, le poste n’existe pas. Dans les syndicats, le vice-président est un adjoint au président, se voyant confier les tâches administratives internes, le président se réservant les tâches de représentations externes.
Dans tous les cas, il est important de se rappeler que si le poste de vice-président existe, la personne qui occupe ce poste devrait se voir confier des tâches lui permettant d’ajouter une valeur à l’ensemble organisationnel. Ce poste ne doit surtout pas en être un de « parkage », c’est-à-dire, un poste où l’on élit une personne parce que l’on ne veut pas la voir ailleurs. Le poste de vice-président est d’abord et avant tout un poste de préparation en vue d’assumer une présidence, et seule une personne possédant le potentiel de devenir président devrait l’occuper. Sans promettre fermement le poste de président à cette personne, il devrait être clair que, normalement, la personne accédant à la vice-présidence se rendra au poste supérieur lors de la prochaine élection.
Évidemment, dans le cas de présidence élue à temps plein, le poste de vice-président devient potentiellement le poste de leader bénévole du conseil d’administration… remplaçant de manière informelle le président.
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Publication juillet 2015
