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CHRONIQUES ET RESSOURCES





La Gouvernance... et l'épuisement professionnel chez les directeurs généraux

Roméo Malenfant, Ph.D.


En tant que gestionnaire, le Conseil d’administration de votre organisme compte sur vous pour mener la barque à bon port. Cependant, un danger constant guette le capitaine : le « burnout », cet épuisement professionnel qui peut non seulement miner une carrière, mais aussi amocher sérieusement votre vie personnelle.

Une brûlure interne qui consume nos activités extérieures, voilà le sens que l’on pourrait accorder au mot « burnout ». Ceci est en fait une forme d’épuisement intense pouvant entraîner un vide intérieur profond. Personne n’est à l’abri des risques d’épuisement professionnel, mais il semble que dans certaines situations, certaines caractéristiques et attitudes individuelles peuvent être des facteurs déclencheurs. Prévenir vaut toujours mieux que guérir! Pratiquer la prévention en s’observant et en changeant certaines habitudes constitue l’un des bons moyens d’éviter de se retrouver plongé en pleine noirceur, sans énergie et quelques fois avec des pensées qui frisent l’incohérence.

Peut-être serait-il souhaitable, dès maintenant, de tenter de donner quelques réponses à certaines questions : Suis-je perfectionniste? Qu’est-ce qui me pousse ainsi à courir après la perfection ? Quelles sont mes attentes professionnelles? Pourquoi ai-je des attentes aussi élevées? Quel est le sens que je donne au mot « échec » ? Qu’est-ce qui m’est tant insupportable dans mon travail et qu’est-ce que cela vient heurter chez moi? Pourquoi est-ce si important pour moi de vouloir plaire à tout le monde, et ce, à tout prix? Pourquoi ai-je de la difficulté à poser mes propres limites lorsque j’accuse une surcharge de travail ? Pourquoi ne puis-je pas fermer mon téléphone intelligent pour prendre une pause? Se pourrait-il que la peur de l’isolement me rendre esclave de mon entourage? Voilà quelques pistes de réflexion qui vous mettront peut-être sur la voie d’autres éléments auxquels vous auriez avantage à vous arrêter.

Il n’y a rien de plus triste que de voir un individu rempli de talents et animé d’un grand dynamisme sombrer du jour au lendemain dans une forme d’apathie générale et d’épuisement nerveux qui le coupent de tous ses centres d’intérêt, tout cela parce qu’il n’a peut-être pas pris le temps de mesurer ses efforts et son degré d’implication, ou la peine de définir et de situer l’ampleur de ses objectifs et de son idéal.

Le « burnout » se produit insidieusement. De plus en plus d’énergie est nécessaire pour accomplir le travail à faire et peu à peu, année après année, l’épuisement risque de provoquer des symptômes psychologiques et physiques importants. La vraie réalité, elle, n’exige de l’être humain que le développement optimal de son talent et l’accomplissement de sa tâche dans le véritable amour de l’action, sans avoir besoin de recourir à la lutte acharnée (qu’il ne faut pas confondre avec la persévérance), au dévouement exagéré (qui espère en retour attention et reconnaissance), au besoin obsessionnel d’une perfection qui, de toute façon, ne peut être qu’à l’image de nos propres limites. Après tout, nous ne sommes que des êtres imparfaits et croire le contraire équivaut à une recherche vaine et inutile d’une qualité d’être qui n’existe tout simplement pas. Être ce que nous sommes réellement, s'accepter et s'aimer tels que nous sommes, voilà sans doute une façon d’être qui ne décevra personne.

Apprendre à déléguer, se fixer des objectifs réalistes, prendre le temps de réfléchir aux impacts des décisions prises, apprendre à se donner des moments de repos et de réflexion hors du tourbillon de l’action quotidienne, se donner le droit d’être seul de temps à autre et bien dans sa peau, avoir la capacité de « perdre son temps » à l’occasion… Ainsi, on pourra reprendre son souffle pour voir la vie différemment.

Pensons-y! Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, la prévention est encore le meilleur remède! Ne cherchons pas toujours à décrocher la lune parce que la terre, bien plus à notre portée, nous offre déjà tellement de défis à relever, le plus beau étant sans doute celui de développer en nous le sens de la fierté du travail accompli!

Pour en savoir davantage, nous vous invitons à communiquer avec nous ou référez-vous au Guide no 3 : Le directeur général en action, et le Guide no 9 : le directeur général en péril, de Roméo Malenfant, Ph.D, publié aux Éditions D.P.R.M.
Vous pouvez vous procurer ces guides à la Boutique en ligne du Regroupement et de son Centre.

Publication avril 2014


N’hésitez pas à consulter nos chroniques antérieures en vous rendant dans la section des chroniques sur la Gouvernance de ce site ou en nous contacter directement. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions ou besoins.

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