Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent - Covey, Stephen R. - 2e partie
Par Monique Dansereau, caé
Vice-présidente, Consultante en gouvernance, Accréditée en Gouvernance Stratégique®
Société de conseil OSBL PLUS inc.
Lors de la dernière chronique sur « les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent » de Stephen R. Covey, nous vous avons présenté les deux premières habitudes: celle d'être proactif et celle de savoir dès le départ où nous allons. Dans la présente chronique, nous vous présentons les 5 autres habitudes.
Habitude no 3 — Donnez la priorité aux prioritésÀ l'instar de l'auteur, citons Goethe qui dit que: « Les choses qui importent le plus ne doivent pas être à la merci de celles qui importent le moins ». Pour réaliser cet ambitieux, mais vital programme de bien prioriser, il faut s'organiser dans le but de réaliser l'objectif choisi au départ. Quatre divisions fort simples aident à prioriser : « ce qui est important », « non important », « urgent » et « non urgent ». On s'aperçoit aussitôt qu'une grande partie de notre temps se passe à gérer des crises et des problèmes parce que nous n’avons pas consacré suffisamment d’énergie à la planification, à la prévention, à l'entretien des relations humaines. Pour vraiment prioriser nos priorités, l'auteur nous fournit les principes à respecter :
- cohérence ou voir « une intégrité entre notre intention et notre mission »;
- équilibre entre nos vies personnelle, familiale et professionnelle;
- esprit tourné vers la planification;
- dimension humaine : il faut s'adapter aux personnes; efficacité et relations vont de pair;
- flexibilité = il faut assujettir notre outil de gestion (la planification), c'est-à-dire le faire « sur mesure »;
- maniabilité = toujours avoir cet outil à portée de vue.
À tout cela s'ajoute le sage conseil: « savoir dire non ». Pour ma part, je me suis servie de l'exemple que donne l'auteur : « auquel des projets dois-je renoncer pour faire cette autre chose qu'on me demande? »
Pour y arriver, il faut définir les rôles, sélectionner des buts, organiser son temps, s'adapter au quotidien et savoir déléguer. « Tout ce que nous effectuons, nous l'accomplissons en déléguant. Nous déléguons soit au temps, soit à autrui. Dans le premier cas, nous pensons performance, dans le second, efficacité », nous signale Covey. Là aussi, on rejoint nos valeurs propres puisque gérer ses priorités, c'est gérer sa personne. Prioriser ses priorités, « c'est différencier l'important de l'urgent. »
Habitude no 4 — Pensez gagnant/gagnant
Pour exercer une direction constructive, il faut apprendre à gagner avec les autres : il s'agit de viser la satisfaction de chacune des parties où l'esprit d'équipe se développe en remplacement de la compétition. Encore une fois, pour y arriver, nous faisons appel aux valeurs des individus, à leur intégrité, leur imagination, leur maturité, leur expertise. On doit penser victoire dans une vision d'ensemble, que ce soit en regard de la famille, d'une entreprise, de la société ou du monde. Notre approche doit former des mariages qui recherchent la combinaison gagnant — gagnant.
Habitude no 5 — Cherchez d'abord à comprendre, ensuite à être compris
L'accent doit être mis sur le rôle véritable de l'écoute et de la compréhension d'autrui pour réaliser une relation constructive. En fait, « la plupart du temps, nous essayons d'abord de nous faire comprendre. Nous entendons l’autre trop souvent dans l'intention de pouvoir ensuite répondre : nous parlons ou nous nous préparons à parler. » L’écoute est probablement une des règles les plus difficiles à observer et pour laquelle il ne se donne aucune vraiment de formation. Écouter avec empathie, sans jugement aucun, être là tout simplement, ne serait-ce pas la clé du succès pour tous les champs de notre vie personnelle et professionnelle ? Ce qui est fort intéressant, c'est que Covey nous explique le cheminement habituel de l'individu : processus d'évaluation, de questionnement, de référence et d'explication. Pour notre compréhension, il agrémente ses propos d'histoires vécues « simples ». Cette cinquième habitude jette les bases d'un nouveau paradigme qui pourrait permettre une évolution importante dans toutes nos relations humaines. Elle vient nous chercher au-delà des principes de gestion, car c'est sur un mode de pensée et de vie qu'il nous faut travailler.
Habitude no 6 — Profitez de la synergie
Voyons d'abord ce que l'auteur entend par synergie. « Dans le contexte des relations humaines, cela signifie que les rapports entre deux parties constituent en eux-mêmes une troisième partie plus puissante. La réunion d'individus crée de nouvelles possibilités. »
Cette synergie génère une nouvelle force, encore inconnue, issue des parties, qui peut nous amener à créer un monde plus positif, mieux tourné vers autrui, vers la confiance, pour s'éloigner du doute et de la méfiance des autres. Encore une fois, les exemples choisis dans une salle de classe, ou encore dans les affaires mêmes viennent prouver, hors de tout doute, que cette synergie engendre des résultats incroyables. Elle vient couronner toutes les habitudes précédentes en mettant de l'avant nos différences comme moteur d'une évolution.
Habitude no 7 — Aiguisez vos facultés
Cette habitude rendra possibles toutes les autres habitudes. En fait, ce chapitre est extraordinaire. Il vient rejoindre l'individu dans sa globalité.
- 1er - Le physique, où l'individu doit prendre soin de lui-même dans son corps, en gérant son stress, etc.
- 2e - La spiritualité : il s'agit ici de notre système de valeurs, de notre dépassement, de nos méthodes d'épanouissement.
- 3e - Le mental : il met en valeur les lectures, la formation « continue » de l'esprit, l'étude;
- 4e - Le socioémotionnel : il s'agit là aussi de se mettre au service de soi-même et d'autrui.
L'individu, comme toute organisation, est, au commencement de sa vie, dépendant des autres. Les trois premières habitudes, une fois acquises, conduisent vers ce que Covey appelle une victoire privée, amenant une plus grande indépendance de l'individu (ou de l'organisation). Cependant, cette indépendance n'est pas un but de la vie, mais bien une étape vers la pleine réalisation de soi. Il faut alors conquérir la victoire publique, ce que permettent les habitudes 4, 5 et 6. Cette victoire publique amène l'interdépendance, c'est-à-dire, cette capacité de vivre harmonieusement avec les autres. C'est l'habitude 7, la pleine réalisation de soi, qui passe par l'ouverture, non pas d'un compte bancaire, mais d'un compte affectif dans lequel nous pouvons effectuer des dépôts de crédibilité : comprendre l'autre, avoir des petites attentions, tenir ses promesses, exprimer clairement ses attentes, cultiver son intégrité personnelle, présenter des excuses sincères quand on s'est trompé, etc. en un mot — être pleinement une personne.
Conclusion
Covey est un auteur à connaître. Par ailleurs, plus concrètement, les guides pratiques pour une Gouvernance Stratégique® no 3 (le directeur général en action) et no 9 (le directeur général en péril) vous aideront à mettre en pratique les conseils de Covey dans votre vie quotidienne de directeur général.
Pour en savoir davantage, nous vous invitons à communiquer avec nous ou vous référez au Guide pratique no 3 – le directeur général en action, et le Guide pratique no 9 – le directeur général en péril de Roméo Malenfant, Ph.D., Éditions D.P.R.M. disponible à la
Boutique du CQSA.
Publication février 2014
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