Comme je l’ai mentionné dans ma première chronique en janvier 2011 sur le sujet, la personne ne se limite pas uniquement aux deux dimensions que sont le « savoir » et le « savoir-faire ». Le « savoir être » vient compléter la dynamique humaine. C’est cependant une dimension immatérielle, touchant les relations humaines dans ce qu’elles ont de plus fluide, mais également de très stimulant.
Nous avons déjà précisé les points suivants : l’honnêteté est incompatible avec la manipulation, le respect réprouve la restriction, la responsabilité ne signifie pas le fardeau, la justice rejoint l’équilibre, la loyauté est à l’opposé de la perfidie.
Dans la chrétienté, la racine latine du mot « compassion » nous dit « de souffrir avec »; dans la vie ordinaire de tous les jours, cela se traduit par « sympathiser ». En effet, prendre la souffrance des autres sur nos épaules requiert une force spirituelle que seuls quelques saints ont le privilège de posséder. Mais pour le commun des mortels, sympathiser avec les autres n’exige qu’un minimum d’ouverture et d’empathie, à la portée de tous.
Savoir être compatissant, c’est s’associer à quelqu’un d’autre en l’écoutant, lui permettre de partager avec soi sa douleur ou sa souffrance, prendre part avec lui à son deuil ou à son chagrin. Le cœur et la main sont davantage mis à contribution dans ce partage et cet échange que tout soutien matériel, bien que ce dernier n’en soit pas nécessairement exclu : tout est une question de situation et de circonstance. Lorsque nous compatissons, nous nous ouvrons, en tant qu’être humain, à la misère d’autres êtres humains. Qu’en retirons-nous ? Rien. On peut bien sûr parler de gratification personnelle, mais avons-nous besoin, comme un enfant, d’avoir une étoile dorée, collée dans notre journal intime de bonnes actions, pour nous sentir fiers de nous ? La gratuité du geste, sans attente ni espoir d’un retour, est bien plus honorable qu’un sentiment passager « d’autosatisfaction ».
Savoir être compatissant demande un sens de la charité subtile, dénué d’allures condescendantes ou supérieures, de parades exubérantes et démonstratives. Savoir être compatissant, c’est pouvoir être discret. Cela exige d’avoir le sentiment d’appartenir à la même confrérie humaine en proie aux mêmes affres de l’existence, aux mêmes doutes, aux mêmes incertitudes, aux mêmes espoirs. Cela fait appel à nos ressources individuelles de bonté, à notre faculté intuitive de pouvoir nous mettre à la place d’autrui, de saisir ce qu’il ressent et ce qu’il vit.
Nous ne pouvons être à la fois compatissants et indifférents. Si nous reconnaissons une situation seulement avec notre tête, nous sommes de fins observateurs. Si nous identifions la même chose avec notre cœur, nous venons de pincer la corde de l’empathie, laquelle résonnera dans tout notre corps : nous participerons alors au grand remuement de la compassion.
Savoir être compatissant, c’est être de chair et de sang.
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Guide no. 7 : Valeurs et éthique de Roméo Malenfant, Ph.D, publié aux Éditions D.P.R.M.
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Publication décembre 2012