Par Monique Dansereau, caé Vice‐présidente & Consultante en gouvernance Accréditée en Gouvernance Stratégique® (1) Société de conseil OSBL PLUS inc.
Tout Conseil d’administration a d’abord un rôle stratégique. Il a à réviser régulièrement sa mission, à se donner une vision représentant la priorité des prochaines années; il se donne aussi des valeurs qui lui permettront de guider ses décisions et son action. Pour ce faire, il a besoin qu’une ou plusieurs personnes aient des habiletés « stratégiques », sinon, il ne pourra pas jouer ce rôle essentiel au dynamisme de l’organisation. C’est une personne qui a une plus grande facilité à « voir » le futur, à décoder les signes de l’actualité et des événements actuels, pertinents à l’organisation, et à en faire une projection dans le futur en vue de pouvoir en tirer des conclusions « intuitives » pour l’organisation où elle est impliquée.
La compétence technique est cette connaissance qui habilite une personne aux activités d’encadrement et qui apporte à un Conseil d’administration les connaissances « techniques » entourant la profession ou l’activité principale de l’organisation. C’est, ou bien un organisateur de groupe fort habile ou encore, un expert dans le domaine dans lequel oeuvre l’organisation, ou les deux. Il reste une ressource indispensable au fonctionnement du Conseil. Il apporte ces habiletés nécessaires à la définition adéquate des encadrements que doit se donner le Conseil face à ses propres activités, aux activités de son directeur général et aux activités des comités qu’il a mis sur pied. Sans encadrement adéquat, la supervision devient difficile et l’évaluation du rendement impossible.
Le Conseil étant l’instance décisionnelle ultime, il doit jouer de temps à autre un rôle d’entrepreneur : il doit oser prendre des décisions qui, parfois, font rupture avec la tradition. Car tout en demeurant à l’affût des besoins de ses membres, il doit aussi tenter de nouvelles expériences et s’ouvrir à de nouvelles avenues, ce qui lui permettra d’être à l’avant‐garde de besoins éventuels. Il sera donc un guide vers des besoins de l’avenir. L’entrepreneur est cette personne qui ose prendre des risques. Il « saura » donc prendre certains risques, calculés, bien sûr.
Dans un groupe composé de personnalités fortes et différentes, il existe toujours un danger de frictions possibles. Les personnes qui, naturellement, favorisent l’harmonie entre les gens, les amenant à coopérer davantage entre eux, ont cette compétence. Elles sont le lubrifiant qui permet aux diverses composantes de fonctionner adéquatement, sans frictions excessives et sans échauffement. Animateurs‐nés, elles pourront également être à la base des discussions les plus productives.
Enfin, malgré la présence d’une vision stimulante, de connaissances intéressantes, d’un entrepreneurship audacieux mais prudent et d’une équipe « bien huilée », une équipe qui ne sait pas passer à l’action n’est pas encore une équipe gagnante. Or, pour un Conseil, passer à l’action signifie prendre des décisions et voir à leur exécution. La personne dont la compétence de base est orientée vers l’action possède la cinquième qualité nécessaire à la constitution d’une équipe gagnante.
Publication mars 2012