Par Roméo Malenfant, Ph.D.
Voici la quatrième chronique d’une série de sept qui s’échelonnera sur un an et demi, à raison d’une chronique tous les trois mois.
Comme je l’ai mentionné dans ma chronique de janvier 2011, la personne ne se limite pas uniquement aux deux dimensions que sont le « savoir » et le « savoir‐faire ». Le « savoir être » vient compléter la dynamique humaine. C’est cependant une dimension immatérielle, touchant les relations humaines dans ce qu’elles ont de plus fluide, mais également de très stimulant.
Comme nous l’avons déjà vu, l’honnêteté est incompatible avec la manipulation, la notion de respect réprouve la restriction et la responsabilité n’est pas synonyme de fardeau. Pour ce qui est de l’idée de la justice, on pourrait dire qu’elle est très éloignée du déséquilibre.
En effet, quand on parle de justice, on parle surtout de « juste milieu ». Il n’est question ici ni de justicier, ni de justification, ni de vengeance. On atteint le juste milieu dans une circonstance donnée quand on fait preuve de bon sens et de sens commun. Savoir être juste, c’est arriver à faire la part des choses, à départager ce qui est grave et dommageable de ce qui n’a que peu d’effet, à dédramatiser les situations, à être sincère et à faire preuve d’équité. On peut être révolté par la misère qui règne dans le monde ou par une mort brutale et inutile mais une fois le choc passé, il faut entreprendre le reste de la démarche qui consiste à nous situer nous‐mêmes par rapport à l’événement. Sinon, nous demeurons des dénonciateurs passifs sans implication réelle.
Savoir être juste amène à combattre l’indifférence et l’apathie; cela nous force à nous « positionner », à prendre partie et à poser une action, que celle‐ci soit de nature personnelle (comme mieux asseoir nos propres convictions et nous renforcer intérieurement), sociale (comme appuyer ouvertement une cause) ou professionnelle (comme couper nos liens avec une personne ou un groupe heurtant notre sens des valeurs). Savoir être juste, de toute façon, suppose de la détermination et de l’affirmation de soi.
Bien sûr, savoir être juste se mesure toujours avec nos propres critères de justice : un incident ou une circonstance particulière peuvent nous blesser et nous percuter de plein fouet alors qu’ils laisseront notre voisin parfaitement impassible et détaché. Pourquoi ? Parce que la « résonance » n’est pas la même d’un individu à l’autre, à cause de notre propre histoire personnelle qui, la plupart du temps, détermine notre niveau de sensibilité et d’empathie. C’est là que le « bon sens » et le « sens commun » peuvent le plus nous aider à atteindre le juste milieu et ainsi nous apprendre à être juste.
Savoir être juste, c’est finalement être le plus conforme possible à la raison et à la vérité. Que l’on parle de vertu ou de qualité morale, savoir être juste doit devenir une manière d’être et de penser, une façon de juger et d’agir en toute équité.
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Valeurs et éthique de Roméo Malenfant, Ph.D., Éditions D.P.R.M. disponible à la
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