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CHRONIQUES ET RESSOURCES





L'éthique, une question de survie

 

Par Monique Gagné, caé Présidente Accréditée en Gouvernance Stratégique (1) Société de conseil OSBL Plus inc.

L’éthique est une question qui fait la une. Suite à différents scandales tant dans le milieu politique que dans celui de la finance, les gens se posent des questions sur l’éthique de leurs élus et des chefs d’entreprise. Le milieu associatif, pour sa part, n’est pas sans tache. Chaque année, nous entendons parler d’allégations qui discréditent les gestionnaires et qui interpellent les administrateurs.

Nous vivons tous en société. Cela signifie que nous sommes soumis à certains nombres de règles. Il y a d’abord les coutumes du milieu dans lequel nous avons été élevés. Ces coutumes sont le fruit, bien souvent, des générations qui nous ont précédés et, sans être codifiées, elles jouent un rôle essentiel dans la régulation des rapports humains. Les coutumes orientent les comportements en société et la coercition qu’elles exercent sur les personnes est de nature sociale.

D’autres coutumes ont été codifiées : ce sont les lois et les règlements d’une société. Le champ légal régit nos rapports en collectivité en fixant un « plancher » minimal de règles auxquelles il faut obéir. Il fait donc appel à la coercition physique plutôt qu’à la conviction.

De plus, dans chaque grande société, il y a une philosophie morale qui départage le bien et le mal. C’est un idéal qui fait référence davantage à la conscience individuelle et de groupe qu’à des codes précis. La morale s’adresse à la conscience individuelle et son impact est davantage psychologique.

Cela dit, il y a, ou devrait avoir, une convergence entre les coutumes, les lois et les principes moraux. L’éthique commence là où la loi ou la déontologie cesse d’être précise. L’éthique est basée sur le code moral de la personne. De là vient la difficulté d’arriver à une seule façon de penser.

Par exemple, une personne peut parfaitement être légale dans ses décisions ou comportements, tout en étant totalement immorale ou sans aucune éthique.

L’éthique est une disposition morale qui découle de la convergence de trois types de valeurs :

1) les valeurs fondamentales (la vérité, l’équité, la responsabilité, la liberté)
2) les valeurs organisationnelles (l’intégrité, l’imputabilité, la transparence, la solidarité)
3) les valeurs personnelles (la responsabilité, la loyauté, la compassion) et qui guident le comportement d’une personne.

 

L’éthique est ainsi l’harmonisation de ce qui est bon, juste et légal en concordance avec les trois types de valeurs. Ce qui amène un dilemme.

Les dilemmes éthiques

  • Vérité versus Loyauté : 
Choisir entre la vérité et la loyauté envers quelqu’un, un principe ou un pays

 

  • Individu versus Communauté :
Droits individuels versus Droits de la Communauté
Droits des minorités versus Droits de la majorité

  • Court terme versus Long terme :
Dépenser maintenant versus Épargner pour le futur

 

  • Justice versus Compassion :
L’application de sanctions strictes versus Tenir compte des circonstances

 

En ce qui concerne l’analyse d’un comportement éthique ou non, il est relativement facile d’arriver à une conclusion. Si le comportement est mauvais en regard des normes sociétales et de ses valeurs, si le comportement est injuste en regard des règles de justice naturelle ou si le comportement est illégal en regard des lois en vigueur, l’analyse se fait plus aisément que dans le cas d’un dilemme éthique.

Lorsque la personne fait face à un véritable dilemme éthique par contre, elle a besoin d’un cadre d’analyse plus précis. Les catégories de dilemmes éthiques peuvent aider, mais si elles permettent de clarifier le dilemme luimême, elles ne sont pas suffisantes pour en faire l’analyse permettant de dégager une solution.

Les différents auteurs font tous référence à ces trois grands principes universels, c’est‐à‐dire ceux que nous retrouvons dans toutes les civilisations.

Trois principes d’analyse :
1. Qu’est‐ce qui est le mieux pour le plus grand nombre de personnes?
2. Quelle est la règle de base que j’accepte et qui a le plus de bon sens?
3. Comment est‐ce que je voudrais que les autres réagissent envers moi?

Il peut être intéressant d’avoir identifié adéquatement un dilemme éthique, mais comment le résoudre? Comment arriver à un dénouement moralement acceptable?

Selon les auteurs consultés, dont Kidder et Covey nous pouvons dire qu’il y a 11 étapes à suivre dans le processus de solution.

1. Vérifiez si c’est vraiment un enjeu moral (et non pas légal ou déontologique).
2. Déterminez qui est l’acteur de cet enjeu.
3. Recueillez autant de faits pertinents que possible.
4. Faites le test du correct versus incorrect.
5. Identifiez la catégorie de dilemme éthique.
6. Vérifiez lequel des trois principes de résolution s’applique le plus à votre situation.
7. Analysez vos valeurs et croyances personnelles et celles de votre organisation.
8. Recherchez une troisième possibilité (ou solution mitoyenne).
9. Prenez une décision avec laquelle vous pourrez vivre tout en étant relativement confortable.
10. Après que la situation a été résolue, réfléchissez sur ce qui s’est passé et tirez‐en des leçons.
11. Maintenez‐vous en bonne forme éthique.

Afin de pouvoir vous pratiquer, voici deux capsules de mise en forme éthique :

Vous déléguez votre président bénévole à un congrès international aux États‐unis et votre organisation paie toutes les dépenses relatives à celui‐ci. Durant le congrès, des prix de présence sont tirés au hasard et votre président gagne une voiture d’une valeur de 25 000 $ US. À qui doit revenir ce prix : au président personnellement, présent à ce congrès, ou à votre organisation qui a défrayé toutes les dépenses relatives à sa présence à ce congrès?

L’association X devrait‐elle se désaffilier de sa fédération parce que celle‐ci ne répond pas à ses intérêts directs ou faut‐il qu’elle pense au bien de l’ensemble?

Conclusion Pour notre part, nous insistons beaucoup, dans notre modèle de Gouvernance Stratégique ®, sur la définition de valeurs organisationnelles fondamentales qui serviront de base morale aux décisions à prendre.

L’analyse de situations éthiques en regard de ces valeurs devient un travail du Conseil d’administration et de la direction.

(1)    « Gouvernance Stratégique® est une marque déposée de Consultants D.P.R.M. inc., utilisée sous licence »

Pour en savoir davantage sur l’éthique nous vous invitons à communiquer avec nous ou veuillez vous référer au Guide no. 7 Valeurs et Éthique de Roméo Malenfant, Ph.D. Pour commander ce guide, visitez la Boutique en ligne.

 

Publication mai 2011