La réponse est non! Seuls les postes de président et de secrétaire sont nécessaires à un Conseil d’administration : le président comme figure de proue de l’organisation et le secrétaire, comme le gardien des actes officiels de la corporation, tels la charte, les règlements, les procès‐verbaux, les listes de membres ainsi que d’autres documents officiels.
Le poste de président sortant en est un que l’on retrouve assez fréquemment et qui est occupé par le président immédiatement sortant de charge. Ce poste se justifie par le fait que le Conseil d’administration peut bénéficier grandement de l’expérience de ce président qui laisse sa place à un autre. De plus, surtout si cette personne était un personnage ayant du prestige dans la société, il est intéressant pour le Conseil d’administration et le nouveau président, de profiter de l’aura qui se dégage de cette personne. Enfin, et c’est probablement le point le plus important, le président sortant assure une certaine continuité. En effet, il apporte souvent une mémoire organisationnelle qu’il est bon d’exploiter afin d’éviter les erreurs du passé et de bâtir sur les succès de ses prédécesseurs.
Mais, il n’y a pas que des avantages à avoir un président sortant, les inconvénients ne manquent pas. Ce président sortant a peut‐être été obligé de laisser sa place ou pire, il a perdu ses élections! Si tel est le cas, il peut être animé d’une certaine animosité envers son successeur et tenté de miner sa crédibilité. Le président sortant peut aussi utiliser son poste pour s’opposer systématiquement à toute décision du Conseil qui aurait pour effet de changer les décisions qu’il aurait déjà prises dans le passé, ou qui pourraient aller contre sa propre philosophie de gestion. Enfin, selon son style de gestion, ce président sortant pourrait, de bien d’autres façons, perturber le fonctionnement du Conseil, ne serait‐ce que par son langage non verbal lors des assemblées du Conseil. Qui plus est, certaines organisations auront même un président sortant ayant droit de vote. Ce qui peut encore être un sérieux inconvénient puisqu’il pourrait même aller à l’encontre du vote du président actuel. D’autre part, il pourrait aussi arriver que les potentiels candidats aux postes de président considèrent qu’une organisation avec un poste de président sortant demande encore quelques années d’implication, pouvant avoir pour effet de diminuer leur intérêt à postuler éventuellement sur ledit poste.
Enfin, tout bien considéré, nous recommandons nettement de ne pas avoir de poste de président sortant. À notre avis, les inconvénients sont plus importants que les avantages. Le seul véritable avantage est d’assurer une certaine continuité. En effet, il y a danger pour un tout nouveau Conseil d’administration d’oublier le passé, même récent, et de vouloir tout chambarder, non par mauvaise volonté, mais par manque d’informations. Conscient de ce danger, un Conseil d’administration peut se donner, par exemple, des politiques de gouvernance, peu nombreuses et concises, colligées dans un manuel de l’administrateur. Ce cahier peut être aisément la mémoire de l’organisation et devenir l’héritage administratif de toute organisation.
Quant aux présidents sortants, un bon système de reconnaissance permettra d’apprécier équitablement leurs contributions spécifiques, tout en laissant aux successeurs les mains libres pour faire progresser l’organisation vers de nouveaux horizons.
Conséquemment, un bon Conseil d’administration devrait agir prudemment en regard de la continuité de l’organisation. C’est d’ailleurs un de ses rôles : s’assurer de la pérennité. Ainsi, il pourrait y avoir un comité de « sages » composé d’anciens présidents lesquels auront réellement contribué au progrès de l’organisation. Ce comité ainsi constitué peut tenir des rencontres au besoin. Cette structure peut permettre aux anciens présidents d’apporter un élément fort important : la mémoire organisationnelle et ce, tout en évitant les pièges associés à la présence d’un président sortant directement impliqué au Conseil d’administration. De plus, un président de Conseil est toujours bien avisé de consulter, au besoin également, son ou ses prédécesseurs sur une base individuelle et ce, que les règlements le prévoient ou non, et ainsi permettre au président du Conseil d’éviter les erreurs du passé et maximiser ses chances de succès, et ce pour le bénéfice des membres et de l’organisation dans son ensemble.
En conclusion, un bon système de gouvernance devrait permettre de prévoir la relève, tant du président que des administrateurs, sans oublier la relève de la direction générale, afin d’assurer, en plus d’une bonne situation financière et la crédibilité de l’organisation, en un mot, sa pérennité.
(1) Gouvernance Stratégique® est une marque déposée de Consultants D.P.R.M. inc., utilisée sous licence. « Seuls nos consultants sont accrédités par Roméo Malenfant, Ph.D. de Consultants D.P.R.M. inc. pour utiliser le système de la Gouvernance Stratégique® dans la pratique de consultation ». Pour en savoir davantage, nous vous invitons à communiquer avec nous ou vous référez au Guide no. 1
Le président du Conseil d’administration, de Roméo Malenfant, Ph.D, publié aux Éditions D.P.R.M.
Pour commander ce guide, visitez la
Boutique en ligne.